Viorne d’ornement Boule de neigeparfumée

Viburnum × carlcephalum A.V.Pike est un hybride entre Viburnum carlesii, réputé pour son parfum, et Viburnum macrocephalum (en particulier la forme fertile f. keteelerii, aux larges inflorescences bordées de fleurs stériles). Cette hybridation a été effectuée en 1932 aux pépinières d’Albert Burkwood, Arthur Burk­wood et Geoffrey Skipwith, mais une plante issue de cette hybridation n’a été présentée et mise dans le commerce anglais qu’en 1946. Mis à part le clone ori­ginel, très peu de cultivars peuvent formellement être attribués à ce taxon, tout d’abord Viburnum × carlcephalum ‘Van der Maat’ à feuillage panaché et peu commercialisé, et Viburnum × carlcephalum ‘Cayuga’, un rétrocroisement avec Viburnum carlesii obtenu par Donald Egolf. Ce ‘Cayuga’, assez diffusé, a eu une descendance à peine plus nombreuse. Croisé avec Viburnum utile, il a donné Viburnum ‘Chesapeake’ et V. ‘Eskimo’, tous deux assez fréquents dans le commerce. La descendance a ensuite continué puisque V. ‘Eskimo’ a produit V. ‘Susy’ par pollinisation ouverte et V. ‘Nantucket’ par hybridation avec Viburnum macrocephalum f. keteelerii, mais ces derniers sont à peu près introuvables en Europe.

Un arbuste florifère et vigoureux

Parfois désigné « boule de neige parfumée », Viburnum x carlcephalum possède une feuille entière un peu dentée rappelant plutôt la viorne lantane. Il est d’ailleurs mul­tiplié très généralement par greffage sur cette dernière espèce­, compromis justifié par la difficulté de son bouturage, d’une part, et la vigueur et la bonne adaptabilité écologique, obtenues par la combinaison des deux taxons, d’autre part. Le seul inconvénient de cette greffe porte sur la production assez abondante de drageons, toutefois faciles à distinguer, dont la suppression nécessite des interventions impératives. Les dimensions (13 cm de diamètre) et le parfum vanillé de ses inflorescences, rose en boutons puis d’un blanc immaculé, font de cette viorne un ornement précieux en début de printemps, près d’un endroit de passage, quand les branches sont encore à peine feuillées. Son feuillage d’automne, coloré de jaune, vire assez souvent au brun à pourpre.

Atteignant trois mètres en tous sens dans de bonnes conditions, ce grand arbuste caduc et flori­fère, assez vigoureux, demeure plutôt compact. Sa silhouette arrondie peut être formée sur une basse tige. Il fait preuve d’une bonne longévité. À l’instar de son porte-greffe, il se montre peu exigeant, mais pousse mieux avec un confort hydrique suffisant. Aussi les sols argileux ou limoneux, même caillouteux, ont sa préférence, sous réserve d’un drainage correct. Une exposition pas trop brûlante dans le Midi et un sol pas trop acide sont requis. Le froid (- 15 à - 20 °C) est supporté jusqu’à la Champagne, mais cette plante est plus à l’aise avec un climat sous influence atlantique. Le cultivar ‘Cayuga’ est un peu plus fragile en hiver, mais plus facile à loger dans un massif par ses dimensions plus modestes et un port plus régulier. Son parfum est au moins aussi envoûtant que celui de carlcephalum.